Remarques et questions générales des médecins
Pourquoi prescrire la Naltrexone ?
La Naltrexone, un
bloquant d'opiats, est un médicament légal depuis une vingtaine
d'années. Elle est sans danger d'abus et ne crée pas de dépendance.
Le médicament est déjà connu dans le traitement d'alcoolisme mais
la différence est la façon dont on l'utilise dans la Méthode
Sinclair. Au lieu de prendre le médicament tous les jours sans
consommer de l'alcool, dans la Méthode Sinclair on prend la
Naltrexone uniquement quand on a l'intention de boire. On peut
consommer de l'alcool une heure après la prise du médicament.
Ainsi, on provoque une extinction pharmacologique ciblée, qui
progressivement aide les personnes alcool-dépendantes à se
débarrasser de leur addiction.
La méthode a d'abord été développée et cliniquement/scientifiquement testée par le médecin John David Sinclair. Ensuite d'autres spécialistes l'ont testée et validée.
Sinclair a développé la méthode en Finlande où ses découvertes sont devenues la base du programme officiel pour soigner les personnes alcool-dépendantes. La méthode est de plus en plus utilisée aux États-Unis et dans d'autres pays anglophones. Les résultats de la méthode sont étonnants : dans des différents essais cliniques, elle connaît un taux de réussite jusqu'à 78%. Elle est inconnue en France car les documents la concernant n'ont jamais été traduits en français.
Une bonne entrée en matière est la lecture du livre anglais « The Sinclair Method : The Cure for Alcoholism » écrit par Roy Eskapa, PhD.
On ne peut pas guérir d'une addiction avec un comprimé… ou en buvant.
TSM
est beaucoup plus que prendre un comprimé 1 heure avant de consommer
de l’alcool. Le traitement demande l’implication personnelle du
patient (entre autre tenir
un journal de consommation)
et l’entraînement active du système de récompense pour remplacer
l’alcool par d’autres activités plus saines.
L’abstinence est plus facile pour mesurer la réussite – on boit ou on ne boit pas.
Le
journal de consommation d’alcool est une façon objective de
mesurer et comparer l’utilisation d’alcool dans le temps. Comme
tous les changements de long terme, le progrès est rarement
linéaire. On peut faire la comparaison avec la perte du poids. Si
un médecin dit à son patient qu’il lui faudra perdre 50 kg, cela
prendra du temps. Si ce patient en perd 40 et ensuite pendant les
vacances en regagne 5, pas tout le progrès est perdu. La personne
évalue la situation et apprend de ce qui s'est passé pour ensuite
continuer vers son but. Cette façon attentive et réfléchie peut
aider à identifier les déclencheurs, elle peut aussi éviter les
situations de désespoir et de culpabilité qui pourraient emmener
vers une rechute totale. Le journal de consommation peut servir
d'outil de communication dans une thérapie ou un suivi médical
parce qu'il y a des véritables données pour appuyer le progrès.
La Naltrexone peut affaiblir le système de récompense.
Le système de récompense est rééduqué quand le patient est capable d'avoir un jour sans alcool. Parce que le médicament est pris uniquement quand on boit et que la Naltrexone en comprimé est limitée dans la durée, le corps sera récompensé avec une augmentation d'endorphines les jours sans alcool. C'est le moment pour le patient de faire de l'exercice physique, de manger ses plats préférés et de faire des activités saines qui déclenchent le système de récompense.